mardi 7 décembre 2010

Monsieur C

Il y a à peu près un an, j'ai décidé d'écrire une lettre à un de mes professeurs du primaire que j'ai eu la chance de côtoyer pendant cinq ans. J'ai longtemps hésité avant de la poster, car, après tout, il risquait probablement de m'avoir oubliée depuis le temps. Puis, je me suis dit: pourquoi pas? Ça pourrait bien lui faire plaisir, surtout à l'aube de sa retraite!

Monsieur C, c'était le père stable que je n'avais pas à la maison, en tout cas, pas à cette époque. Après les cours, il prenait souvent le temps de prendre de mes nouvelles. Il m'arrivait de pleurer sur son épaule ou de vouloir simplement rire en sa compagnie.

Comme adulte, il m'est arrivé de me demander si ce comportement n'aurait pas pu être risqué, étant donné que je faisais aveuglément confiance à cet homme. Mais je suis persuadée encore aujourd'hui que rien, dans notre relation spéciale, n'était malsain. Chose certaine, cet amour platonique m'aura marquée.

On dit souvent qu'il manque d'hommes dans le système scolaire. Et parfois, même les filles ont besoin de se réconforter dans l'image qu'elles se font des hommes.

Voilà donc comment j'ai conclu ma lettre (assez quétaine merci): Mon rêve est de pouvoir marquer la vie d'un seul élève comme vous l'avez fait pour moi.

J.

4 commentaires:

  1. Juste pour le plaisir qu'il aura à lire cette lettre, je suis certaine que cela en a valu la peine. Et puis, de la partager avec vos lecteurs aussi.

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  2. Si c'est quétaine, je suis hyper-quétaine. Quel plaisir (pas le bon mot...) cela a dû lui faire. Jamais de rétroaction?

    Zed ¦)

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  3. Je n'ai pas eu de rétroaction, mais je m'y attendais... J'ai terminé la lettre de façon à ce qu'il ne se sente pas obligé de me répondre. Après tout, il m'a connue enfant, je me demande ce qu'il aurait pu me dire en tant qu'adulte sans tomber dans les banalités.

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