mardi 7 décembre 2010

Monsieur C

Il y a à peu près un an, j'ai décidé d'écrire une lettre à un de mes professeurs du primaire que j'ai eu la chance de côtoyer pendant cinq ans. J'ai longtemps hésité avant de la poster, car, après tout, il risquait probablement de m'avoir oubliée depuis le temps. Puis, je me suis dit: pourquoi pas? Ça pourrait bien lui faire plaisir, surtout à l'aube de sa retraite!

Monsieur C, c'était le père stable que je n'avais pas à la maison, en tout cas, pas à cette époque. Après les cours, il prenait souvent le temps de prendre de mes nouvelles. Il m'arrivait de pleurer sur son épaule ou de vouloir simplement rire en sa compagnie.

Comme adulte, il m'est arrivé de me demander si ce comportement n'aurait pas pu être risqué, étant donné que je faisais aveuglément confiance à cet homme. Mais je suis persuadée encore aujourd'hui que rien, dans notre relation spéciale, n'était malsain. Chose certaine, cet amour platonique m'aura marquée.

On dit souvent qu'il manque d'hommes dans le système scolaire. Et parfois, même les filles ont besoin de se réconforter dans l'image qu'elles se font des hommes.

Voilà donc comment j'ai conclu ma lettre (assez quétaine merci): Mon rêve est de pouvoir marquer la vie d'un seul élève comme vous l'avez fait pour moi.

J.

dimanche 14 novembre 2010

«Mes» élèves d'alphabétisation

Je n'aime pas abuser des déterminants possessifs. Après tout, on ne peut pas posséder d'individus, tout comme on ne peut appartenir à une personne.

J'adore les enfants en tant qu'entités à part entière, mais ma capacité de materner un ensemble d'enfant (une classe, autrement dit), est assez limitée. J'ai pu le constater lors de ma seule journée de suppléance dans une école primaire. Je me sentais mal à l'aise lorsque les enfants me faisaient des gros câlins. Je ne trouvais pas les mots justes pour les rassurer quand ils pleuraient parce qu'ils s'étaient fait voler leur figurine de Pokémon. Bref, parfois, sans explication rationnelle, on comprend vite ce qui est fait pour nous et ce qui ne l'est pas.

Malgré tout, je me dois de reconnaître que je m'attache très facilement aux individus, pour le meilleur et pour le pire. Les raisons qui font qu'un adulte ne sait pas lire sont assez complexes, et je n'ai pas assez d'expérience dans le domaine pour faire une thèse sur le sujet. Sauf qu'en quelques mois et après avoir mené une petite enquête, quelques raisons universelles ressortent (autrement dit, rien d'étonnant):
-Certains adultes ont une légère déficience intellectuelle, diagnostiquée ou pas
-Certains ont des troubles d'apprentissage assez lourds, souvent diagsnostiqués
-D'autres ont eu un parcours familial parsemé d'embûches, de manque d'amour, et de manques de toutes sortes
-Finalement, certains adultes ne connaissent simplement la langue française et ont besoin de plus de temps pour l'apprendre. Pour eux, soit il n'y avait plus de place en classes d'accueil, soit le passage dans celles-ci n'a pas été fructueux

Évidemment, il y a des exceptions. Mais je vous dirais que ces catégories représentent assez bien la clientèle de mon école.

Il est difficile de planifier des activités d'apprentissage qui sollicitent tout ce melting pot d'élèves qui, d'ailleurs, ont parfois bien d'autres préoccupations. Cependant, la solidarité entre ces adultes est très particulière, et le respect règne dans la classe. Si un élève ose manquer de respect à un autre, le reste de la classe se mobilise immédiatemment pour défendre celui qui, pour une raison quelconque, est différent. Bon, je réagis aussi, ne vous inquiétez pas. Mais je ne peux pas tout contrôler lors des pauses et de l'heure du dîner, et je sais que l'harmonie et le sentiment de fraternité se prolongent aussi en dehors des heures de cours.

Tout ça pour dire que maudit que j'aime mon travail! Et je me réjouis d'être tombée sur un aussi beau contrat, sur une classe aussi unie, attachante et attachée.

À la revoyure!

lundi 8 novembre 2010

Insomnie

Je vis une situation particulière, dont les moindres détails ne sont pas assez pertinents pour que je les étale en entier.

Pour résumer, l'histoire a commencé lorsque j'ai pris une entente avec mon propriétaire pour céder mon bail parce que j'avais trouvé un super logement qui me rapprochait de mon travail. J'ai signé le nouveau bail, pensant bien que Monsieur collaborerait avec moi comme il l'avait promis.

Mais voilà qu'à cause d'un étrange revirement de situation, ma vie est devenue un enfer:
Des journées entières consacrées à la recherche intensive de nouveaux locataires. Des longues discussions qui ne mènent nulle part entâmées avec le propriétaire, que j'ai fini par exécrer tellement il nuisait à nos recherches. Ses nombreux refus de candidats injustifiés, sa discrimination (Il a refusé des candidats sous prétexte que ce n'était pas des Québécois), son manque de collaboration flagrant (Il refusait que l'on affiche des pancartes sur mon bloc, dans nos fenêtres d'appartement). Son attitude méprisante envers une sous-locatrice, qui a poussée celle-ci à se trouver un autre logement puisqu'il refusait de «toucher» à son argent à elle et qu'il n'acceptait que le mien. Son indécence lorsqu'il a proposé à une candidate potentielle de payer pour l'année en entier.

Mon nouveau nid d'amour est peut-être paisible, mais quel était le prix à payer (l'image est de circonstance ici!)? Une ombre pèse sur notre couple, celle de la culpabilité de nous être laissés embarquer dans cette saga. Nous pensions vivre mieux, et notre vie est rongée par le stress depuis déjà deux mois. Je ne vois pas d'issue à cette situation pathétique. Si j'avais su que mon propriétaire refuserait toute cession ou sous-location, je n'aurais pas déménagé, simplement. Le problème est que je me suis fait avoir, banalement.

Cependant, après des semaines d'angoisse et d'épuisement à cause du déménagement et de cet épisode (non-terminé), voilà que je suis passée en mode amorphe. Après des journées entières à être obsédée par cette histoire, voilà que je m'en suis détachée au point de m'en contre-foutre complètement. Peut-être que j'en ai trop mis, que les choses vont se régler par elles-mêmes. Peut-être que j'en sortirai ruinée et que j'ouvrirai un dossier à la Régie. Peut-être aussi que l'on finira par trouver un remplaçant et que je pourrai enfin dormir en paix, sans avoir le sommeil rongé par le stress.

Je suis consciente du fait que ma vie pourrait être bien pire. Et je préfère mille fois vivre ce genre d'inconvénient qu'une autre peine d'amour. N'empêche que mon enseignement est un peu affecté. Je suis moins enthousiaste au travail et ça aussi, ça me saoule. (tiens, je pourrais noyer mon angoisse dans l'alcool!)

Sur ce, bonne soirée!

samedi 30 octobre 2010

Ça ne devrait pourtant pas m'étonner

Ce genre de nouvelles insolites fait réfléchir sur l'importance qu'a la vie virtuelle pour certaines personnes.

http://lejournaldequebec.canoe.ca/journaldequebec/actualites/faitsdiversetjudiciaires/archives/2010/10/20101028-124426.html

http://lcn.canoe.ca/lcn/infos/faitsdivers/archives/2010/03/20100306-182758.html

Adolescente, j'ai été un peu prise dans l'enfer des jeux vidéos. Je peux comprendre ce qu'il peut y avoir d'aliénant dans le fait de rester accroché toute une nuit sur un jeu! Mais bon, y'a quand même des ****** de limites!

dimanche 3 octobre 2010

Perdue, saison 10

Je n'ai jamais été diagnostiquée ou étiquetée de quel trouble que ce soit. J'ai toujours réussi à trouver des façons de me repérer, ou de ne pas oublier mes idées, mes livres, ma sacoche, mes travaux sur la place publique. N'empêche que y'a des jours comme ça où ça me fait vraiment chier d'être une criss de perdue jamais capable de se retrouver.

Petite, ça n'allait pas si mal. J'avais mes parents (aussi perdus faut dire) qui tentaient de m'aider. Mais j'accumulais des punitions à l'école juste parce que j'oubliais mon devoir, que j'avais très bien complété la veille d'ailleurs, à la maison. Ce n'était pourtant pas de la mauvaise volonté, mais combien de profs m'ont répété: «Voyons J.! À quoi as-tu pensé? T'es pas vite vite ou quoi?» J'ai dû penser à des tonnes de choses, mais pas aux bonnes, y faut croire!

Parmi toutes les fois où je suis rentrée dans une pièce en oubliant ce que je venais y faire, où j'ai dû interrompre une histoire que j'étais en train de raconter parce que j'avais perdu le fil, et où j'ai laissé traîné tous mes biens personnels un peu partout, il y a quand même des fois mémorables:

-La fois où j'ai «laissé» mes clefs d'appartement... dans la serrure extérieure.
-La fois où j'ai oublié ma sacoche avec plein d'argent (bon, c'est relatif, j'suis aux études)... dans un Lafleur sur Ontario.
-La fois où je suis revenue d'un chiffre de travail de treize heures en m'apercevant que j'avais laissé mon rond allumé à MAX toute la journée (donc pendant quinze heures).

Le pire, c'est que je ne me suis jamais fait voler et que le feu n'a jamais pris... J'ai toujours eu de la chance.

Ce matin, j'ai appelé au restaurant où je suis allée manger hier, et le patron attend que je revienne chercher ma sacoche. Fiou!

mardi 14 septembre 2010

Encore un autre message! Je suis en feu, faut croire

Les nouvelles parlent d'une femme souffrant du syndrome de l'accent étranger. Sur cet article qui date un peu, on relate plusieurs histoires du même genre.

http://www.psychoweb.fr/articles/neuropsychologie/360-le-syndrome-de-l-accent-etranger.html

Dans l'entourage de mon père, une femme très souverainiste en a aussi été victime il y a quelques années. L'ironie du sort, c'est qu'elle s'est retrouvée à ne parler que l'Anglais, elle qui détestait les Canadiens et qui ne jurait que par le Français avant son accident!

Dans son cas, comme elle était bilingue, les médecins ont supposé qu'une partie de son cerveau, celle où se trouvait sa langue seconde, avait été «rescapée» La langue anglaise agissait donc comme une roue de secours. L'accent anglais, lui, était typique du syndrome mentionné plus haut, par contre.

Ton condescendant d'une future ex prof dans un article

Bon, voilà que je suis tombée sur cet «article» écrit par une ancienne prof, qui a enseigné un an avant de changer de profession. Celle-ci se fie sur la création d'une page Facebook par des futurs enseignants qui ont peur du test TECFEE pour juger de la qualité du français écrit des étudiants en enseignement en général.

http://actualites.ca.msn.com/chroniques/chroniques_emilie_dubreuil.aspx?cp-documentid=25501654&fb=l

Je comprends que c'est un texte d'opinion plus ou moins sérieux. Je n'aime cependant pas la manière dont le sujet, très pertinent mais très délicat, est traité. Évidemment, je ne me sens pas du tout concernée par toutes les accusations envers les futurs enseignants. J'aimerais juste qu'on tente de trouver des vraies solutions au lieu de rabaisser, encore une fois, la profession.

Il devient dangereux de tomber dans les généralités. Il faut tenir compte de plusieurs faits, selon moi.

D'abord, je me demande si les enseignants de mathématiques, d'éducation physique et de science qui ont plusieurs années d'expériences sont nécessairement meilleurs en français écrits que leurs successeurs. Autrement dit, est-ce qu'en sortant de l'université, il y a vingt ans, ces enseignants n'ayant pas le français comme spécialité maîtrisaient davantage la langue française parlée et écrite, dans l'ensemble? Adolescente, je me souviens très bien d'avoir croisé des profs de maths, par exemple, qui faisaient des fautes aux deux mots lorsqu'ils écrivaient au tableau.

Si le phénomène est réellement plus répandu, il importe d'en trouver les raisons. Peut-être que le système ne «filtre» pas assez, que certains étudiants ne devraient pas (ou n'auraient pas dû) se rendre à l'université, je ne sais pas. Peut-être que l'enseignement du français est moins rigoureux qu'autrefois? C'est difficile à dire, je n'y étais pas! Chose certaine, dans notre volonté d'accepter plus d'élèves en difficulté d'apprentissage, on accepte probablement plus d'élèves médiocres qu'avant (je n'aime pas le terme employé, ça fait très snob, je devrais dire moins bons ou moins faits pour l'école). Mais je conserve le mot, tout de même, et je l'assume. Je crois que plusieurs étudiants universitaires sont effectivement médiocres en français écrit, c'est donc dire qu'ils ont réussi leur secondaire et leur cégep avec une très faible maîtrise de leur langue maternelle. Chose certaine, ils ont dû passer sur les fesses!

Je crois donc que cela fait partie de nos choix de société. La logique veut qu'une école moins sévère fera plus de diplômés, non?

Chose certaine, chez les jeunes adultes, le sentiment d'appartenance à la culture québécoise, et donc à la langue française, est beaucoup moins fort. La plupart de mes amis, qui sont dans la vingtaine, se nourrissent de téléséries américaines, mais connaissent très peu les classiques québécois (écrits, filmés ou joués au théâtre). Les adolescents et les jeunes adultes déplorent le fait qu'à Montréal, dans certains quartiers, les francophones sont en minorité. Pourtant, certains nouveaux arrivants arrivent à mieux maîtriser la langue française que les Québécois, même si c'est une langue seconde. Parce qu'eux, ils ont la volonté d'apprendre, et d'exceller.

Mais comment peut-on redonner le goût de maîtriser la langue française si on ne fait que relater des faits négatifs, du genre «les jeunes ne savent plus parler, ils sont incultes»? Est-ce que cela donne vraiment envie de se mettre à s'approprier cette langue? Je me souviens d'un professeur de maths, qui me rabaissait souvent. À force d'être traitée de poche, j'ai fini par me désintéresser complètement de cette discipline... J'ai même développé une certaine fierté à être nulle: oui, j'étais nulle, mais c'était correct, parce que je n'aimais pas les maths. C'est justement l'excuse que j'entendais lorsque je travaillais dans le Centre d'aide en français pour futurs enseignants: «oui, je suis poche, tous les profs me le rappelaient. Je me suis désintéressé au point d'avoir peur d'écrire, et j'en suis rendu là, à l'université, à ne pas maîtriser ma propre langue».

Bref, je vais finir sur une note positive. Ma cohorte de futurs enseignants de français se porte bien, je vous l'assure. Les moins bons dans notre discipline, au cours des années (j'en suis à la quatrième), ont progressivement quitté le Bacc. Pourquoi? Parce que pour eux, subir des cours de littérature et de grammaire, c'était trop. Ils ont bien vu que pour enseigner, ils devaient avoir un intérêt certain pour la matière! On peut difficilement réussir la dizaine de cours consacrés uniquement aux connaissances disciplinaires sans avoir un certain talent, d'ailleurs. Il y a donc un certain filtrage, finalement...

Il faudrait surtout se pencher sur la pertinence d'obliger les enseignants des autres disciplines à suivre des cours de grammaire durant leur formation universitaire, je pense. D'autant plus que les futurs enseignants de primaire n'ont qu'un cours de grammaire optionnel! Voilà qui m'inquiète davantage...

Je vais arrêter ici, je deviens un peu incohérente avec la fatigue. Ah, les cours de soir!

dimanche 29 août 2010

Le contrat du siècle

Ça y est, me voici dans une situation à peine stressante: on m'offre un contrat à temps partiel dans une nouvelle école, en Alphabétisation des adultes. Je suis super contente, mais sur place, quelle n'est pas ma surprise d'apprendre que j'enseignerai la portion «mathématique» seulement! Donc, pas de français pentoute (de garanti. je parle, parce qu'il y a toujours les remplacements).

Autre surprise: il me faut planifier tout pour lundi prochain, car aucun manuel ou matériel n'est à acheter. Tous les adultes sont à des niveaux d'apprentissage différents, mais il me faudra faire des ateliers pour tous.

Bon, je peux survivre à tout ça, bien sûr. Mon coeur est jeune, après tout, il ne devrait pas lâcher! N'empêche que les heures que j'aurais passées à planifier, normalement, je les ai passées à défaire des boîtes, à traîner des meubles d'une classe à l'autre... Hé oui, il se trouve que c'est une nouvelle école, un nouveau pavillon d'une école déjà existante! Et comme le concierge en a plein les bras et qu'on veut être prêts pour la rentrée, on l'aide (sans le consentement de la direction, bien entendu, vu que c'est pas une job de prof).

Bref, je me console en me disant que de toute façon, tous les enseignants capotent. Même les plus vieux, qui ont leur planification de faite depuis longtemps... mais qui n'arrivent pas à retrouver leur matériel dans les boîtes!

Vaut mieux en rire finalement...

mardi 3 août 2010

Perceuse, texte d'élève et question du jour

Je profite de ce beau temps pour enfin monter mes meubles IKEA. Le conseil de mon gentil père, m'ayant suggéré d'acheter une perceuse, aura été bien utile. Quand je pense que j'ai perdu des heures de ma vie à essayer de visser comme du monde des sacramouches de visses dans les quinze appartements où j'ai vécus ces dernières années... Tout ça pour me rendre compte que de la technologie plus évoluée existait!

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Je m'amuse à donner des cours d'été. La preuve, voici deux perles tirées d'un texte d'élève drôle mlagré lui: «Il conduisait en état de notions affaiblies (...) Il s'est brisé la colonne verticale.»

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Plus sérieusement, j'écoutais une conversation de moyen-vieux profs (un peu plus âgés, mais encore cutes dans mon vocabulaire) lors d'une pause. Ceux-ci chialaient contre le fait que les commissions scolaires, souvent, appelent les personnes qui n'ont pas un bacc en enseignement officiel mais qui ont une plus grande expérience dans l'enseignement avant les nouveaux diplômés dans le bon domaine. Ils trouvaient injuste qu'un bachelier en maths ayant enseigné pendant 5 ans passe avant un tout frais diplômé n'ayant pas d'expérience. Pourtant, combien de profs m'ont dit que la véritable formation commençait à l'emploi, après le bacc? Que c'est durant ces années qu'on développait nos trucs, qu'on faisait nos erreurs de débutant? Bref, je leur ai expliqué mon point de vue, mais rien à faire. Selon eux, le baccalauréat devrait avoir le dessus sur l'expérience. C'est bien une des râres fois où j'ai entendu dire que le bacc en enseignement était vraiment pertinent! Qui sait, peut-être qu'avec du recul, j'arriverai à changer d'idée!

samedi 24 juillet 2010

Évaluer les compétences

Ça y est, j'y suis confrontée... Je ne pouvais pas m'en sauver toute ma vie, quand même! Je dois travailler avec le nouveau programme. Ça veut dire, concrètement, le lire (pour de vrai, je parle).

Ayant envie d'un peu d'argent, qui se fait râre quand on profite d'un deux mois sans travail (et non de congé), j'ai décidé de donner des cours privés dans une école privée.

À moi la conception de SAE et l'évaluation des compétences... après deux semaines de cours de rattrapage. Tout ça doit être planifié pour lundi matin.

Merci, papa, de m'avoir rendue workaholique!

mercredi 14 juillet 2010

Vive l'été

Yahou, c'est les vacances. Qu'est-ce que je fais? R-I-E-N. Je dors, je lis des romans, desfois je pense à manger. Finalement, c'est pas si hot que ça! J'ai presque hâte de rencontrer mon prochain groupe moi là!

mardi 15 juin 2010

Dommage

Ça me gêne de le dire tout haut, mais c'est ainsi: J'ai hâte aux vacances... J'aurais aimé que cette première année dans l'enseignement se termine bien, que la profession ne me laisse pas déjà un goût amer.

Mais, voilà, je me bats depuis plus d'un mois pour dénoncer un élève qui ne vient à l'école que pour recruter des filles escortes. On en soupçonne même trois, dont deux sont dans mon groupe, où ils ne font que foutre le bordel et écoeurer les autres adultes qui eux viennent vraiment décrocher leur diplôme.

On me dit que pour suspendre un élève ça prend une «vraie» raison, que si ce que j'ai vécu était si pire, je n'avais qu'à appeler la police. Les autres profs me supportent encore, mais ils préfèrent ne pas parler de ce sujet. La direction est en gros conflit avec les profs, donc tout le monde a d'autres chats à fouetter.

N'empêche que j'ai crissement hâte aux vacances. Desfois, je me demande pourquoi j'ai choisi ce métier-là. Après tout, la fille réservée et sans confiance en elle, c'était moi. Est-ce que je vais vivre une relation amour-haine avec mon travail toute ma vie? Je crois bien que oui...

dimanche 6 juin 2010

Mon père

Parfois, on pense avoir réglé certains conflits familiaux, et ça nous retombe brusquement dessus. Dernièrement, lors d'un souper avec mon père, nous avons discuté des raisons pour lesquelles je ne voulais plus voir sa famille.

En fait, j'ai réalisé que je n'avais jamais donné de motif clair. Je considérais que c'était mon choix, que personne n'avait à s'en mêler. Il faut dire que j'ai toujours eu une tête de cochon.

Et là, voilà qu'après huit ans sans contact avec ma famille paternelle étendue, on me demande de m'expliquer. J'avais quelques verres dans le nez et je me suis dit: bah, tant qu'à y être, il va les connaître en long et en large, les raisons. Eh bien, ça n'a pas été beau. Il serait inutile d'essayer de décrire cette famille dysfonctionnelle dans les détails. Pour vous donner une image, prenez quelques enfants orphelins (mon père, ses frères et soeurs) et ajoutez-y sans modération quelques troubles mentaux, de l'alcoolisme, de l'inceste, des conflits familiaux à répétition et, surtout, un manque d'amour et de confiance en soi qui pousse à vouloir détruire les autres, ou du moins à les rabaisser. Et voilà, vous avez un beau portrait de la famille, celle avec laquelle j'ai décidé un jour de couper les ponts.

N'empêche qu'en rentrant chez moi, après cette longue conversation qui ne menait nulle part, je ressentais une certaine tristesse. J'ai un peu replongé mon père dans son enfance minable, crasse, sans amour, et j'ai dû lui rappeler les soirées de Noel où, pendant que les adultes s'engueulaient et se battaient sous l'effet de l'alcool, nous, les enfants, n'avions qu'une envie: ne pas finir comme eux.

Et je crois qu'il a finalement compris, avec une certaine amertume, que c'était trop tard. Qu'il y a des choses qu'on ne pouvait pardonner. Il a aussi compris que j'avais choisi de lui pardonner et de l'accepter comme il était, point.

Mon père, à cause de ce qu'il a vécu, ne sera jamais un papa gâteau comme on voit dans les cartoons. Mais au moins, il est là et fait du mieux qu'il peut.

mardi 1 juin 2010

De l'inefficacité de la direction

Il y a une suite à cette pathétique histoire d'harcèlement. Je ne vais pas m'étendre sur ce que l'élève a fait et à qui, etc. Car dans mon cas, c'est réglé. Par contre, il en a remis plusieurs couches en harcelant des élèves, allant même jusqu'à les suivre après l'école, etc etc.

La réaction de la direction? «On ne peut pas le suspendre parce que ça pourrait revenir contre nous s'il se plaint à la commission scolaire. Comme ça se passe en dehors de l'école, même si ça touche des élèves et du personnel, ça ne nous concerne pas directement».

Selon la directrice adjointe, les filles touchées devraient plutôt appeler la police. Est-ce que les filles vont se faire chier à appeler la police parce qu'un tata est trop insistant et qu'il fait du renforcement négatif... via internet, par dessus le marché? Pas sûre... Est-ce que ça lui donnerait quand même une bonne leçon de se faire suspendre de l'école? Me semble, oui.

Pendant ce temps, Monsieur doit rire dans sa barbe de toutes ces femelles directrices qui se laissent manipuler par lui et qui n'appliquent pas les sanctions qu'elles avaient promises s'il recommençait (ce qu'il a fait plusieurs fois). Mettez vos culottes, bonyenne!

En attendant, je peux vous dire que j'essaie d'être neutre avec lui en classe, mais sachant ce qui se passe parce que les autres profs suivent de près les élèves harcelées, c'est difficile. D'autant plus qu'il me boude parce que j'ai refusé ses avances ou je ne sais pas trop.

En attendant, il ose à peine m'adresser la parole. Tu parles d'un beau climat de classe!

mardi 11 mai 2010

Avril, ne te découvre pas d'un fil

Je sais, on est au mois de mai. Mais avec la température qu'on a, on devrait modifier le dicton!

Plus sérieusement, j'avais envie de raconter mon expérience d'harcèlement Facebook!

Au même Centre d'éducation des adultes où j'ai fait mon stage, on m'a offert un remplacement temps plein pour le restant de l'année (ce que j'ai accepté avec joie, bien sûr!). Cela fera bientôt un mois, et tout baigne... enfin, presque.

Je n'avais pas fait trois jours en classe que je reçois une invitation (ajout d'ami) Facebook d'un de mes nouveaux élèves. Pour faire une histoire courte, j'ai dû recevoir six ou sept courriels très insistants, avec des coeurs, des bisous et des propositions étranges (il m'offrait de me reconduire après l'école mais attendait que je sois seul, etc. etc.). Quelle ne fut pas ma surprise d'apprendre que le même type avait envoyé plusieurs courriels à mes amis et à ma famille dans le but d'avoir de l'information sur moi! Lorsque j'ai confronté l'élève, de retour en classe, il évitait la question et ne voulait pas se justifier. Finalement, j'ai dû le bloquer, car même si je lui avais demandé de cesser de m'écrire, il continuait, utilisant même un ton arrogant dans son courriel. La suite de l'histoire? Après avoir parlé à d'autres enseignants, j'ai découvert que ce gars-là harcelait beaucoup d'élèves par Facebook. La direction l'a convoqué à une réunion (qu'il a évité, ne connaissant pas le sujet de la rencontre) aujourd'hui. Bref, la suite des évènements est à venir...

Bon, ça ne servirait à rien de donner trop de détails sur le type, mais vous voyez le genre... Il vient d'arriver au Québec, a été élevé dans une société patriarcale. La direction (uniquement composée de femmes, ironiquement) croit qu'il aurait de la difficulté à composer avec l'autorité féminine.

Peu importe. C'est facile de tomber dans la généralisation, ce que je ne veux pas faire. Mais cet épisode, qui a duré plusieurs semaines, m'a beaucoup fait réfléchir. Je ne suis pas le genre d'enseignante à jouer le jeu de la séduction. C'est à peine si je me maquille pour travailler. Je prends toujours le soin de me vêtir très très (trop, même!) sagement. Et pourtant...

Tout ceci a été très prenant sur le plan psychologique. Harcelés, (remarquez que ça n'arrive pas qu'aux femmes, d'où l'accord) on se sent manipulés et un peu impuissants. Heureusement, les enseignants impliqués dans l'histoire m'ont soutenue et ça m'a permis de rapidement tisser des liens avec mes collègues de travail. «Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes», comme dirait Chose Bine.

samedi 17 avril 2010

Le deuil

Hier aura été ma dernière journée de stage à l'éducation des adultes. Lundi, je commence un nouveau contrat dans la même école (youpiiii). Mon premier, officiellement. Disons que j'étais pas mal à sec côté argent, ça va faire du bien.

J'avais beaucoup de préjugés face au secteur des adultes: je croyais que le sentiment d'attachement ne serait pas présent. Eh bien, je me suis trompée! C'est avec émotion que j'ai quitté mes deux groupes jeudi. La majorité des élèves étaient plus vieux que moi. Mais la maturité n'était pas toujours au rendez-vous! J'ai été confrontée à de graves problèmes d'apprentissage, une confiance en soi ruinée, des problèmes personnels assez heavy. Par exemple, un élève dont la mère l'obligeait à finir son secondaire pour qu'elle puisse continuer à recevoir la pension du gouvernement. En plus, elle l'obligeait à travailler à temps plein pour lui prendre son argent, qui servait à régler ses propres dettes. Beaucoup de victimes d'inceste, de mères monoparentales, de nerdz qui ont quitté le régulier à force de se faire intimider... Ou simplement des adultes comme les autres qui ont eu envie de terminer ce qu'ils avaient commencé il y a plusieurs années.

Je me suis sentir privilégiée dans ma relation avec ces élèves parfois paumés, mais toujours attachants. Je suis finalement prête à dire que oui, enseigner est un beau métier!

Héhéhéhé.

vendredi 26 février 2010

Trois années de bullshitage, ça se fête

Eh voilà! J'aurai bientôt terminé ma troisième année de bacc en enseignement du français. J'ai failli abandonné plusieurs fois, mais je suis toujours vivante. Certains me diront que mon découragement n'a d'égal que mon absentéisme aux cours. Oui, j'avoue que j'étudie principalement pour obtenir le brevet d'enseignement, que mes cours de cégep étaient plus avancés que la plupart des cours que j'ai suivis.

J'ai eu l'espoir, en commençant l'uinversité, d'apprendre, de me dépasser sur le plan intellectuel. Quelle naïveté!

Les cours de didactique, ou comment créer une pseudo-science quand on s'ennuie
Ces cours ont deux avantages pour contrebalancer leur manque de crédibilité:
-C'est facile d'avoir A
-On peut foxer ces cours autant qu'on veut et se sentir plus instruit que si on avait été présent. Oui, car rien n'est plus abrutissant de toute façon.

Les profs qui font des fautes de français... dans leur plan de cours
Faire des fautes sur du copier-coller, pas fort... D'autant plus que de très bons logiciels de correction existent. À quand les tests éliminant les professeurs et les chargés de cours qui ne savent pas écrire? Ah, j'oubliais, il y a une pénurie d'enseignants... Quand il n'y a plus de viande, on se contente du simili-poulet...

Les profs qui enlèvent des points aux élèves absents
Ok, celle-là est personnelle. J'ai quelques noms en tête. N'empêche qu'il faut avoir du culot pour faire ça. Devant leur médiocrité, certains profs préfèrent contrôler la présence de leurs étudiants. C'est plus facile que de travailler sur soi-même et d'améliorer son cours, j'imagine...

Demain, c'est la Nuit Blanche. Santé!

dimanche 24 janvier 2010

Les patterns familiaux

Je me souviens de mes parents quand ils étaient encore ensemble. À l'époque, mon père travaillait pour une compagnie au centre-ville. Comme il partait de la banlieue, il devait se claquer trois heures de transport par jour. C'est dire qu'on ne le voyait pas beaucoup. Mes parents faisaient tout pour s'éviter et ne faisaient jamais d'activités ensemble. Quand ils prenaient le temps de se parler, c'était pour s'engueuler. Heureusement, ils ont fini par se laisser, pour le meilleur et pour le pire. Et de cette relation plus ou moins rationnelle et saine, j'ai retenu ces faits:

1) Ils entretenaient une passion physique mais n'étaient pas capables de s'entendre.
2) Et il y a pire: ils s'aimaient. Ils ont été déchirés par le divorce.
3) C'est le principal modèle de couple que j'ai eu, que je le veuille ou non.

Je suis simplement en train de m'apercevoir, comme bien des gens le font, que je suis en train de reproduire le modèle de mes parents. Leur relation, c'est celle que je vis présentement avec mon conjoint. On n'est pas tout à fait capables de vivre ensemble, mais on est surtout incapables de vivre séparés. Et, comme ma mère, j'ai une vie sociale très remplie qui m'aide à combler l'absence de mon homme. Mais je suis jeune et j'ai toute la vie devant moi. Est-ce que je vais accepter ce genre de relation, qui est loin du long fleuve tranquille mais qui m'apporte de bons moments? Est-ce que, comme ma mère, je vais m'archarner à continuer même si ça dégénère? Et si ça se replaçait...

J'en suis à ce point! Comme dirait l'autre, la vie porte conseil... (euh)

dimanche 3 janvier 2010

Tolstoï et Gandhi

Le mythe de Gandhi m'a toujours impressionnée, et ce, depuis que je suis toute petite. Après tout, râre sont les personnes qui suivent leurs principes jusqu'au bout. Gandhi était contre toute forme de violence, y compris la légitime défense. Or, en faisait des recherches sur Tolstoï, un auteur que j'aime bien, je suis tombée sur la correspondance entre ces deux grands messieurs qui prônaient la paix, la spiritualité et la chasteté. Intéressant!

http://www.non-violence-mp.org/la%20nonviolence_fichiers/tolstoi-gandhi.htm