Je me fais avoir souvent... Je lis un article X de journal (Radio-Canada, la Presse...) sur Internet et lis ensuite les commentaires. Ouf! Comme l'humain me décourage! Et quand on parle des enseignants et des moyens de pression, je ne peux m'empêcher de pogner les nerfs et d'intervenir. C'est juste qu'il faut mettre un frein à tout ça pour ne pas virer fou et savoir quand arrêter.
Les deux commentaires qui m'énervent le plus sont:
- Nous, les contribuables, on paye pour le salaire des enseignants.
Moi: Les enseignants payent leurs impôts comme les autres travailleurs. Ils financent autant l'État. D'ailleurs, en tant que contribuables, vous financez environ 40% des salaires de l'ensemble des fonctionnaires de l'État ainsi que les services publics en général... et l'évasion fiscale.
- Ils peuvent bien chialer avec leur deux mois de vacances par année.
Moi: Connaissez-vous beaucoup de travailleurs qui accepteraient de travailler des heures supplémentaires sans recevoir de compensation? (J'attends toujours des exemples pour celle-là) Cela prend bien une compensation pour ces heures non-payées, non?
Sans compter le: il faut faire sa part, comme tout le monde, pour l'austérité. Moi: Voir dossier sur évasion fiscale et venir m'en reparler après:
http://journalmetro.com/actualites/montreal/918319/des-comptes-de-taxes-foncieres-envoyes-dans-des-paradis-fiscaux/
Un autre outil argumentatif intéressant, où l'on compare tous les salaires des universitaires nouvellement diplômés:
http://www.lactualite.com/societe/pleins-feux-sur-les-diplomes-payants/
Cependant, on y apprend que les profs ont effectivement un métier payant, mais qu'il n'est pas parmi les plus payants. Et il faut tenir compte de la précarité. Il faudrait voir quel est le pourcentage des profs qui ANNÉE après ANNÉE travaillent à temps plein TOUTE l'année... Au secteur adultes et en formation professionnelle, il y a beaucoup de coupures de poste en cours d'année et nous sommes abonnés au chômage...
Prof-anation
Une prof qui aime bien chialer et aborder de nombreux sujets parfois impertinents.
mardi 8 mars 2016
dimanche 20 septembre 2015
De l'absence de militantisme
Et nous voilà bientôt en journée de grève. Je me sens combative, en feu, prête à piqueter aussi tôt qu'il le faudra (après un ou deux cafés). Mais je me suis vite rendue compte que j'étais une des seules profs de l'école à être pour la grève.
Lors de la dernière assemblée syndicale, celle concernant les moyens de pression à prévoir cet automne, à peine 2 ou 3 profs de mon école étaient présents. Bon, je dois avouer que je n'y étais pas, l'année dernière. Mais j'étais en sabbatique de l'enseignement et mon autre emploi ne me permettait pas d'y assister.
Alors, essayez de m'imaginer seule, chaque midi, appuyée par une autre prof, en train de discourir sur l'importance de participer aux assemblées parce que le syndicat, c'est nous-autres finalement, qu'on doit être solidaires même si on n'accepte pas la décision de la majorité et bla bla bla... Et certains profs de me regarder avec un sourire de pitié, se disant sans doute: Ah, elle est encore jeune et naïve, celle-là... J'étais comme ça dans le temps.
Mais le coup final a été porté par une collègue que j'apprécie particulièrement: «Tsé, ça fait des années que ça lève pas ici. Tu peux ben essayer, mais ça changement rien, je te le garantis.»
Ouin... Donc, moi pis mon autre collègue, on va essayer d'empêcher les 3-4 employés de soutien de rentrer travailler le 30 au matin. J'espère qu'ils seront pas d'humeur obstineux parce que s'ils en viennent au corps-à-corps, on va se faire planter.
Lors de la dernière assemblée syndicale, celle concernant les moyens de pression à prévoir cet automne, à peine 2 ou 3 profs de mon école étaient présents. Bon, je dois avouer que je n'y étais pas, l'année dernière. Mais j'étais en sabbatique de l'enseignement et mon autre emploi ne me permettait pas d'y assister.
Alors, essayez de m'imaginer seule, chaque midi, appuyée par une autre prof, en train de discourir sur l'importance de participer aux assemblées parce que le syndicat, c'est nous-autres finalement, qu'on doit être solidaires même si on n'accepte pas la décision de la majorité et bla bla bla... Et certains profs de me regarder avec un sourire de pitié, se disant sans doute: Ah, elle est encore jeune et naïve, celle-là... J'étais comme ça dans le temps.
Mais le coup final a été porté par une collègue que j'apprécie particulièrement: «Tsé, ça fait des années que ça lève pas ici. Tu peux ben essayer, mais ça changement rien, je te le garantis.»
Ouin... Donc, moi pis mon autre collègue, on va essayer d'empêcher les 3-4 employés de soutien de rentrer travailler le 30 au matin. J'espère qu'ils seront pas d'humeur obstineux parce que s'ils en viennent au corps-à-corps, on va se faire planter.
vendredi 10 avril 2015
Un certain malaise / de retour à l'enseignement
Ces derniers jours, on entend beaucoup parler d'austérité et pas assez, à mon goût, de coupures en éducation (pas très objectif, je sais, mais que voulez-vous).
Je ressens un certain malaise, parfois, quand je lis des lettres d'opinion publiées dans les médias par des enseignants frustrés et épuisés. Je suis la première à comprendre leur découragement. J'ose à peine imaginer ce que doivent ressentir les profs qui se sont dévoués pendant tant d'années et qui, impuissants, voient leurs conditions se dégrader au fil du temps. Tout cela dans l'indifférence quasi-générale des citoyens qui sont davantage émus par la branlette publique d'une vedette que par le manque de services aux élèves.
Malgré ça, je ne crois pas que ce genre de cri du coeur attire la sympathie envers notre cause...
D'abord, j'ai remarqué que souvent, les revendications étaient de nature individuelle: «mon salaire», «mes conditions de travail qui se dégradent». Montrer plusieurs exemples de frustrations de la vie quotidienne de l'enseignant peut être bénéfique pour aider à mieux comprendre en quoi consiste la tâche et en quoi les coupures peuvent l'alourdir. Cependant, je ne crois pas que cette stratégie soit gagnante. Pour ceux qui ne baignent pas dans le milieu, il est très facile de penser aux conditions de travail générales d'un enseignant, de comparer avec les siennes et de se dire que le nombre de «congés» justifie amplement le nombre d'heures supplémentaires qu'on leur demande de faire durant l'année scolaire.
Je crois que la manière gagnante de revendiquer est de le faire en laissant de côté les frustrations «trop» personnelles, même si c'est difficile, et de prouver que les coupures affectent concrètement les élèves et la société en général. Pourquoi est-ce qu'il est dangereux de couper dans l'éducation, finalement? Pourquoi est-ce qu'elle devrait être la priorité d'un gouvernement? Justifiez l'importance de la profession enseignante en général et vous justifierez les conditions de travail adéquates du même coup, sans avoir à vous référer aux vôtres.
Encore là, je doute que la population soit réceptive. J'ai l'impression que beaucoup de gens intègrent le discours libéral et répètent sans cesse la même cassette: il faut bien couper en quelque part, tout le monde doit faire sa part, même les enseignants, etc. La triste réalité est que, trop souvent, seuls les acteurs du milieu de l'éducation en comprennent l'importance. Et on a l'impression qu'il faut justifier jusqu'à l'existence même de notre profession. (Après tout, est-ce vraiment utile d'être cultivé dans une société comme la nôtre? Y a les internets pour s'éduquer.)
Personnellement, cette gronde générale me donne encore plus envie de retourner enseigner, aussi paradoxal que ça puisse paraître. Les conditions risquent de se dégrader au cours de années si la tendance se maintient. Mais j'ai envie de vivre cette période de revendications de l'intérieur, pas en tant que spectatrice désabusée. Et j'espère vraiment que les choses évolueront pour le mieux.
Je ressens un certain malaise, parfois, quand je lis des lettres d'opinion publiées dans les médias par des enseignants frustrés et épuisés. Je suis la première à comprendre leur découragement. J'ose à peine imaginer ce que doivent ressentir les profs qui se sont dévoués pendant tant d'années et qui, impuissants, voient leurs conditions se dégrader au fil du temps. Tout cela dans l'indifférence quasi-générale des citoyens qui sont davantage émus par la branlette publique d'une vedette que par le manque de services aux élèves.
Malgré ça, je ne crois pas que ce genre de cri du coeur attire la sympathie envers notre cause...
D'abord, j'ai remarqué que souvent, les revendications étaient de nature individuelle: «mon salaire», «mes conditions de travail qui se dégradent». Montrer plusieurs exemples de frustrations de la vie quotidienne de l'enseignant peut être bénéfique pour aider à mieux comprendre en quoi consiste la tâche et en quoi les coupures peuvent l'alourdir. Cependant, je ne crois pas que cette stratégie soit gagnante. Pour ceux qui ne baignent pas dans le milieu, il est très facile de penser aux conditions de travail générales d'un enseignant, de comparer avec les siennes et de se dire que le nombre de «congés» justifie amplement le nombre d'heures supplémentaires qu'on leur demande de faire durant l'année scolaire.
Je crois que la manière gagnante de revendiquer est de le faire en laissant de côté les frustrations «trop» personnelles, même si c'est difficile, et de prouver que les coupures affectent concrètement les élèves et la société en général. Pourquoi est-ce qu'il est dangereux de couper dans l'éducation, finalement? Pourquoi est-ce qu'elle devrait être la priorité d'un gouvernement? Justifiez l'importance de la profession enseignante en général et vous justifierez les conditions de travail adéquates du même coup, sans avoir à vous référer aux vôtres.
Encore là, je doute que la population soit réceptive. J'ai l'impression que beaucoup de gens intègrent le discours libéral et répètent sans cesse la même cassette: il faut bien couper en quelque part, tout le monde doit faire sa part, même les enseignants, etc. La triste réalité est que, trop souvent, seuls les acteurs du milieu de l'éducation en comprennent l'importance. Et on a l'impression qu'il faut justifier jusqu'à l'existence même de notre profession. (Après tout, est-ce vraiment utile d'être cultivé dans une société comme la nôtre? Y a les internets pour s'éduquer.)
Personnellement, cette gronde générale me donne encore plus envie de retourner enseigner, aussi paradoxal que ça puisse paraître. Les conditions risquent de se dégrader au cours de années si la tendance se maintient. Mais j'ai envie de vivre cette période de revendications de l'intérieur, pas en tant que spectatrice désabusée. Et j'espère vraiment que les choses évolueront pour le mieux.
lundi 26 janvier 2015
La fille de la ville
Il y a quelques mois, il a amorcé son discours de rupture en me rappelant que j'étais «une fille de la ville», qu'il ne me sentait pas heureuse dans son environnement, celui qu'il n'a jamais quitté et qu'il ne quittera probablement jamais. Les séparations sont-elles moins tristes quand elles sont inévitables?
C'est vrai que je ne voyais mon séjour que comme une trêve, un ressourcement. Que quand je revenais visiter famille et amis, je revenais à la maison, en quelque sorte.
Même si je m'ennuie maladivement des grandes promenades sur la rive, de ces paysages qui nous font sentir si fragiles, je suis de retour. Parce que parfois, il faut savoir prendre du recul pour apprécier.
C'est vrai que je ne voyais mon séjour que comme une trêve, un ressourcement. Que quand je revenais visiter famille et amis, je revenais à la maison, en quelque sorte.
Même si je m'ennuie maladivement des grandes promenades sur la rive, de ces paysages qui nous font sentir si fragiles, je suis de retour. Parce que parfois, il faut savoir prendre du recul pour apprécier.
vendredi 23 mai 2014
Et une cinquième année d'enseignement de (pratiquement) complétée!
La trentaine approche, insidieuse, et me fout la trouille. Je réalise que je ne mène pas la vie que j'aurais voulu mener. Je pensais être casée depuis longtemps et avoir commencé la machine à enfants. Je pensais avoir la maison (ou le condo en ville) et avoir rencontré l'homme de ma vie.
Il y a un an, je vivais la plus grande peine d'amour de toute ma vie... Moi qui croyais être à l'abri. Aujourd'hui, bah... J'ai réussi à me reconstruire et je suis fière de dire que j'ai survécu. Ça m'a donné le courage de déménager à 1300 kilomètres de chez moi, de découvrir une nouvelle région et une nouvelle culture (autochtone).
Je ne sais pas à quel endroit je vais habiter dans 6 mois ou dans un an. Je ne pense pas jamais croire en l'amour qui dure. Je ne sais toujours pas si je suis faite pour enseigner. Mais je sais que je peux vivre seule et être bien, simplement.
Il y a un an, je vivais la plus grande peine d'amour de toute ma vie... Moi qui croyais être à l'abri. Aujourd'hui, bah... J'ai réussi à me reconstruire et je suis fière de dire que j'ai survécu. Ça m'a donné le courage de déménager à 1300 kilomètres de chez moi, de découvrir une nouvelle région et une nouvelle culture (autochtone).
Je ne sais pas à quel endroit je vais habiter dans 6 mois ou dans un an. Je ne pense pas jamais croire en l'amour qui dure. Je ne sais toujours pas si je suis faite pour enseigner. Mais je sais que je peux vivre seule et être bien, simplement.
jeudi 9 janvier 2014
On se gèle le cul
Quand tu cries de joie à l'idée que le mercure remonte jusqu'à -15 degrés dans les prochains jours... C'est qu'on se les gèle vraiment.
lundi 18 novembre 2013
Vivre ou ne pas vivre en Côte-Nord
Presque six mois après ma peine d'amour... J'ai retrouvé ma joie de vivre et apprends à me contenter de peu de choses... Quand je me demande ce que je peux bien foutre à 1300 km de mon ancienne maison, je me promène sur le quai en contemplant la mer et en reniflant à plein nez l'odeur de poisson, avec un sourire niais de touriste accroché au visage.
Et je me dis que je commence vraiment à aimer le coin... peut-être même un peu trop.
Et je me dis que je commence vraiment à aimer le coin... peut-être même un peu trop.
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