mercredi 31 juillet 2013

Je survis

Je voulais simplement faire un petit retour sur mon dernier article (où j'étais à l'article de la mort, comme on dit... hihihi, que je suis drôle). Les commentaires m'ont bien touchée et je me sens un peu mal de ne pas être assidue et de ne pas y avoir répondu plus rapidement. Il faut dire que je n'avais pas encore accès à Internet.

J'avais décidé d'essayer de travailler en Côte-Nord avec mon ancien copain et ma soeur, il y a plus d'un an. C'est une région que mon père a bien connue et qu'il nous a si bien racontée... J'ai donc participé à une sorte de «grande séduction» au mois de mars dernier, durant laquelle nous avons visité tous les petits villages de la Minganie (entre Sept-Iles et Natashquan). Et j'ai vraiment été séduite par le coin.

Ma soeur a décroché un emploi assez rapidement et est venue s'installer ici avec sa famille. De mon côté, j'étais incapable d'en trouver un dans mon domaine... Je prévoyais donc emménager avec mon copain à Montréal et conserver mon emploi aux adultes... tout en restant déçue.

Tout ça pour dire que j'ai eu l'air d'être virée sul top, je le concède, mais la décision était quand même réfléchie... J'ai décidé de venir habiter avec ma soeur sur un coup de tête, c'est vrai, parce que je ne voyais pas d'autres solutions potables. Mais j'y songeais depuis longtemps...

Je me suis démerdée pour limiter les dégâts de ma peine d'amour. Je n'ai pas manqué une seule journée de travail même si je le croisais tous les jours. Je ne souhaite à personne de vivre ça, par ailleurs. Je me souvenue à ce moment d'une femme qui m'avait raconté que son mari et collègue l'avait trompée avec une collègue commune. Elle avait dû les croiser au quotidien pendant des mois. Ça me consolait un peu de me dire qu'il y avait pire que ce que je vivais. 

Ensuite, j'ai cédé mon bail, entreposé mes affaires et je me suis arrangée pour conserver ma priorité sur la liste de rappel de ma commission scolaire. En fait, j'ai 3 ans pour revenir si je me mets «non-disponible» à temps chaque année.

Il y a un peu plus qu'un mois, ma mère a été hospitalisée et on a craint pour sa vie. Heureusement, elle va bien. Cet épisode m'a aidée à comprendre le sens de cette phrase, répétée par plusieurs de mes proches: il faut pleurer les bonnes personnes.   

Maintenant, ça fait presque un mois que je vis ici. Je ne regrette pas du tout. Les gens sont tellement chaleureux! Peut-être que je vais finalement réussir à me calmer les nerfs, qui sait.  

Finalement, je me suis trouvé un emploi dans une réserve innue, dans une école que j'avais visitée en mars. J'ai toujours rêvé de travailler avec la communauté autochtone... Imaginez, je vais inaugurer le programme de secondaire 3-4-5 en français! Avant, il fallait que les élèves changent de village pour poursuivre après la deuxième secondaire. C'est un beau défi, je pense.

Donc voilà, je compte bien vous raconter mon expérience et publier quelques photos. J'ai décidé d'exploiter davantage cette passion. Ça, le kayak et l'écriture! Parlant d'écriture... Je n'ai pas écrit depuis longtemps et je pense que ça paraît. Je me sens décousue. 

Je ne remercierai jamais assez mes proches et moins proches pour le support qu'il m'ont apporté dans cette épreuve. Si on additionne tout ça, des câlins aux sourires en passant par la compassion instinctive de mes élèves et vos gentils commentaires, ça fait énormément de bien. (Bon, ça y est, je vais me remettre à brailler si je continue à être sentimentale comme ça.) Après deux mois, je commence à concevoir qu'un jour, je pourrai faire confiance à nouveau. Et peut-être aimer?  

Profitez bien de la fin des vacances! En passant, ici, le ventilateur, c'est un mythe :). C'est déjà l'automne, ma saison préférée.