mardi 11 mai 2010

Avril, ne te découvre pas d'un fil

Je sais, on est au mois de mai. Mais avec la température qu'on a, on devrait modifier le dicton!

Plus sérieusement, j'avais envie de raconter mon expérience d'harcèlement Facebook!

Au même Centre d'éducation des adultes où j'ai fait mon stage, on m'a offert un remplacement temps plein pour le restant de l'année (ce que j'ai accepté avec joie, bien sûr!). Cela fera bientôt un mois, et tout baigne... enfin, presque.

Je n'avais pas fait trois jours en classe que je reçois une invitation (ajout d'ami) Facebook d'un de mes nouveaux élèves. Pour faire une histoire courte, j'ai dû recevoir six ou sept courriels très insistants, avec des coeurs, des bisous et des propositions étranges (il m'offrait de me reconduire après l'école mais attendait que je sois seul, etc. etc.). Quelle ne fut pas ma surprise d'apprendre que le même type avait envoyé plusieurs courriels à mes amis et à ma famille dans le but d'avoir de l'information sur moi! Lorsque j'ai confronté l'élève, de retour en classe, il évitait la question et ne voulait pas se justifier. Finalement, j'ai dû le bloquer, car même si je lui avais demandé de cesser de m'écrire, il continuait, utilisant même un ton arrogant dans son courriel. La suite de l'histoire? Après avoir parlé à d'autres enseignants, j'ai découvert que ce gars-là harcelait beaucoup d'élèves par Facebook. La direction l'a convoqué à une réunion (qu'il a évité, ne connaissant pas le sujet de la rencontre) aujourd'hui. Bref, la suite des évènements est à venir...

Bon, ça ne servirait à rien de donner trop de détails sur le type, mais vous voyez le genre... Il vient d'arriver au Québec, a été élevé dans une société patriarcale. La direction (uniquement composée de femmes, ironiquement) croit qu'il aurait de la difficulté à composer avec l'autorité féminine.

Peu importe. C'est facile de tomber dans la généralisation, ce que je ne veux pas faire. Mais cet épisode, qui a duré plusieurs semaines, m'a beaucoup fait réfléchir. Je ne suis pas le genre d'enseignante à jouer le jeu de la séduction. C'est à peine si je me maquille pour travailler. Je prends toujours le soin de me vêtir très très (trop, même!) sagement. Et pourtant...

Tout ceci a été très prenant sur le plan psychologique. Harcelés, (remarquez que ça n'arrive pas qu'aux femmes, d'où l'accord) on se sent manipulés et un peu impuissants. Heureusement, les enseignants impliqués dans l'histoire m'ont soutenue et ça m'a permis de rapidement tisser des liens avec mes collègues de travail. «Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes», comme dirait Chose Bine.